Wednesday, December 24, 2014

Apprendre

Le verbe apprendre devrait être utilisé différemment.  Comme lorsqu'on demande à un allemand comment il va il qu'il répond, dans sa langue, "Il va bien à moi".  On devrait dire "Il apprend à moi".  Parce que peut importe l'effort qu'on y met, c'est pas quelque chose qu'on peut faire, mais quelque chose qui arrive, ou qui se fait inconsciemment.  Plus j'y travaille, et plus j'ai l'impression qu'on peut seulement se mettre dans les meilleurs conditions d'apprentissage et laisser le processus suivre son cours.  Cultiver un état attentif et ouvert, et s'exposer à ce qu'on veut apprendre.  Et surtout, éviter toute résistance.

Parce que si on ne peux pas activement "apprendre", on peut très efficacement étouffer le processus.  Il suffit d'un peu de "j'suis trop vieux pour ça", d'un "moi j'suis pas capable" ou d'un "c'est trop dur" et bingo, aucune chance de succès.  Et c'est pas qu'on décide de se mettre des bâtons dans les roues, c'est juste l'habitude, quelque chose qu'on à appris à faire.  On a appris à résister pour conserver le status quo, on résiste pour conserver le status quo.

D'un autre coté, y'a des choses qu'on s'apprend et qu'on devrais pas.  Comme stresser.  En résistant, on génère de l'énergie. Si on s'en sert pas pour, mettons, se défendre contre un ours ou un agent immobilier, on l'accumule.  En anglais ça s’appelle le réflex "fight or flight", se tendre pour être prêt à soit se battre vers l'avant, ou se sauver vers l'arrière.  J'connais pas tous les rouages du truc, mais certaines tensions vont se loger dans différents muscles, et ça l'air d'être pas mal consistent.  Y'a du stress qui va se loger dans le haut du dos, entre les épaules.  D'autre dans les bas du dos près des reins.  D'autre dans les mollets, d'autre dans le visage, et d'autres dans des coins obscurs dont on est pas toujours conscients.   On réalise parfois qu'on est tendu, mais pas tout le temps.  On transporte la tension inconsciemment.  Mais l'apprentissage se fait, conscient ou pas.  Muscles tendus, roger that.  Ça s'incruste dans l'inconscient, rester tendu.

Un jour, on réalise qu'on peut pas se toucher les orteils sans plier les genous, ou qu'on à mal aux reins quand se penche un peu trop.  Mais sans ça, c'est juste notre état naturel.  Un peu stiff.   La vie, toutefois, arrête pas la.  On continue notre routine, on rencontre des situations stressantes, et on ajoute un peu de tension ici et là.  Et on apprends à tenir cette nouvelle tension là.  Et le cycle continue, et on est quelqu'un de "pas flexible" mais c'est comme ça.

C'est pas difficile tout désamorcer ça, ça prends juste un peu de persévérance.  Une méthode utilisée en yoga c'est, en étirant un muscle et en lui portant toute notre attention pour bien le sentir, de le contracter et de le détendre avec les cycles de la respiration.  C'est comme si on se sert des signaux qu'on connait, ajouter de la tension, pour le cerner.  Puis on se sert de cette nouvelle information la pour en prendre le contrôle et le détendre.  Et en faisant tout ça, on apprends à l'écouter et le comprendre.  C'est fou ce que des fois, en travaillant un point sensible, je peux être submergé d'émotions ou avoir des flashbacks de souvenirs douloureux.  Détendre, accepter, guérir.  Plus on peut maintenir un état d'esprit ouvert propice à l'apprentissage, et plus le processus est efficace.  Et en bonus, on perds notre habitude à résister et à se battre pour le status quo.  On a plus peur du changement et d'avoir à apprendre de nouvelles choses, on évolue par plaisir.

Je pense qu'on peut évaluer la vieillesse à la rigidité, au manque de flexibilité tant physique que mental.  Je connais des vieux de 40 ans, et des jeunes de 70.  A chacun de tracer son chemin, et il est jamais trop tard pour ajuster le tir.

Bonne semaine!

Billy

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