Saturday, January 24, 2015

Douleur

Je comprends pas toute l'affaire, mais je me développe des nouveaux moyens de gérer ça.  J'suis pas psychologue, j'suis ingénieur.  Informatique en plus.  Le genre qui parle à une machine à journée longue, qui fait du binaire et du XML et du TCP/IP et des méthodes abstraites sur des objets virtuels.  C'est déjà pas pire que je me sente capable de parler avec le monde...

Mais bon, je fais mon possible et j'me développe des outils et j'ai des idées.  En voici une à propos de la douleur, et comme je me souviens pas avoir déjà lu quelque chose de semblable, je vous l'expose.

C'est comme si la douleur c'est une marque de changement.  De nouveauté.  Je m'explique, si vous me permettez de virevolter dans mes idées.

J'ai souvent de petit maux de dos.  Pas les grandes douleurs paralysantes que j'avais dans le passé, quand j'étais plus stressé et moins conscient de mon corps, mais des spasmes musculaires dans les muscles plus près de mon tronc.  Surtout dans ceux près de ma colonne vertébrale.  C'est juste un peu fatigant, un peu inconfortable, parfois désagréable.

J'ai une solution, peut-être un peu drôle mais qui fonctionne à merveille.  J'agresse un coin de mur.  Je m'y frotte le dos, en cherchant le point douloureux.  Plutôt la ligne douloureuse, parce que ça semble habituellement tout un tronçon de muscle qui est enflammé.  Et j'y vais fort, apparemment dans un seul but: avoir mal.  Ressentir la douleur.  Toute la ressentir, dans chaque partie du muscle douloureux.

Voici ma théorie: quand il y a un changement, il faut s'y adapter.  Il faut apprendre.  Accepter la nouveauté et l'assimiler.  Si je prends une posture de yoga plus demandante et qu'un muscle sollicité semble insuffisant pour répondre au besoin, il doit changer.  On m'a dit que dans ce cas là, le muscle "microdéchire" pour se reconstruire plus puissant.  J'ai pas vérifié la théorie, mais c'est pas nécessaire au reste de mon histoire...  mon point est que le muscle était insuffisant et qu'il change pour s'adapter.  Et peut importe comment ça se produit, on se retrouve avec une partie de nous qui est nouvelle, différente de ce qu'on avait, ou était, avant.

Et il faut apprendre à s'en servir!  C'est le cerveau qui contrôle tout ça ces muscles là, et il veut bien le faire, mais il doit obtenir l'information d'une manière ou l'autre.  Donc, quand la nouvelle partie est sollicitée, on, de la tête, envoie les signaux habituels et on reçoit des informations inattendues et incompréhensibles comme feedback.  Non, pas incompréhensible, juste incomprises.  Des informations qui ne font pas de sens, qui ne fittent pas dans le moule.  Et ce, jusqu'à ce qu'on update le moule, la recette motrice ou le blueprint physionomique...

Mon nouveau moyen d'y arriver c'est d'aller chercher tout le signal que je peux obtenir, et de le recevoir dans un esprit ouvert, d'acceptation et d'apprentissage.  Et ça se fait souvent pas mal vite!  Une petite minute à me torturer quelques centimètres de chair puis ça s'efface.  Plus de douleur, plus rien, c'est comme intégré.

Ça fonctionne.  Pour moi en tout cas.  Le seul bémol, c'est une malfonction que plusieurs d'entre nous partageons: une aversion pour la douleur.  Je sais pas d'où ça viens ça, on remarque pas ça chez les animaux sauvages.  Ils semblent vivre paisiblement avec leur douleur.  Encore là c'est mon impression, mais bon.

Sans cette aversion là, est-ce qu'on ferait juste apprendre doucement, naturellement et intuitivement?

Est-ce que c'est ça, la peur?  Une aversion à la douleur?  Une aversion exagérée?

Est-ce que nos résistances sont toujours face à la nouveauté, d'une manière plus ou moins directe, plus ou moins cachée?

Est-ce qu'il y a une solution, un remède?  Est-ce qu'en se libérant de notre aversion à la douleur tous les obstacles de la vie s'effacent devant nous?

Je sais pas, mais ça vaut la peine d'y réfléchir, non?

Billy

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