Sunday, February 1, 2015

Douleur, prise 2

La semaine dernière, j'ai parlé de mon dos et de mes bobos physiques.  Je trouvais ça intéressant en soi, et j'ai volontairement ignoré l'autre coté de la médaille.  Pour vous le garder pour aujourd'hui, gang de chanceux!

Aujourd'hui, je veux vous dire que je pense que ce que j'ai décrit la semaine dernière, le processus de douleur et guérison qui se produit dans mon dos, est exactement le même que celui qui se produit dans ma tête.

Je pense que ça commence de la même manière.  J'ai appris des trucs.  Comment marcher, comment parler, comment aimer.  Mon muscle cérébral gère tout ça comme un grand.  Tout va comme sur des roulette.  Mais hop, je vie une nouvelle situation, et mon muscle est insuffisant.  Ok, pas tout, j'ai un bon cerveau quand même, mais la partie en charge de la situation est inadaptée.  Peut-être sous-développée, peut-être qu'elle a appris et s'est construite dans un environnement malsain, je sais pas.  Mais ça fonctionne pas.  Ma réaction ne me donne pas satisfaction.  J'arrive pas à mes fins, je suis inefficace.  C'est un échec.

Pour régler ça, il faut changer.  Il faut apprendre quelque chose de nouveau.  Il faut "déchirer" les anciennes neurones, et tisser ne nouveaux liens.

Et présentement, suite à la blessure, suite à l'échec, des connections ont été brisées, mais il reste à établir les nouveaux liens.  Quand on essaie de s'en servir, c'est douloureux.  Ça fait mal.  Et ça peut vraiment faire mal, c'est pas pour rien qu'il y a le mot "suicide" dans notre vocabulaire.

Et tant qu'on ne prends pas le temps de sentir l'affaire, de gouter la partie douloureuse, et de l'explorer pour bien la connecter et l'activer, pour pouvoir commencer à s'en servir efficacement, c'est juste un point douloureux.

Je me permet quelques exemples pour m'assurer qu'on est sur la même longueur d'ondes; J'aime une femme.  On partage plein de choses, je me sens enrichi et grandi de la relation.  La recette est bonne, tout semble bien fonctionner.  Puis ça explose, dans un carnage d'émotions et d'incompréhension.  Mes recettes étaient mauvaises?  Je suis un échec?  Est-ce que je pourrai encore aimer?

Mes parents ne m'ont pas donné tout l'amour et toute l'attention dont j'avais besoin.  Je me sens rejeté.  Invalide, sans valeur.  Non digne de l'amour qui m'est offert par mes proches.

Peu importe le cas, une situation se présente qui active le muscle en question, la partie du réseau responsable de gérer ça, et ça fait mal.  D'une douleur profonde, comme encrée en mon centre.  Qui efface tout le reste, qui rend ma vie sombre et insoutenable.  Que j'évite, par réflexe.  Que je repousse, parce que j'en ai une solide aversion.  Je ne veux pas avoir mal, je veux être bien.

On dit que la vie nous offre les leçons dont on a besoin.  Des occasions de croissance.  Et ça peut sembler tellement cruel, de se faire blesser encore et encore, de vivre tant de douleur.  Comme si tous nos proches nous font mal.  Que de méchanceté...

Mais je pense que c'est bien plus simple.  Dans la vie, on doit s'utiliser au complet.  Tous notre corps, et toute notre tête.  C'est pas pour rien qu'on l'a, right?  Donc dans toutes les situations qu'on rencontre, plein de parties de nous sont sollicitées.  Pleins de sous-réseaux de notre cerveau sont activés.  Dont, bien sur, les douloureux.  C'est peut-être pas que ma conjointe est dont cruelle ou fatigante, mais peut-être que j'accepte pas d’utiliser cette partie là de ma tête?  De la laisser se développer par peur que la douleur augmente au lieu de diminuer?

Et si j'acceptais?  Si je goûte ma douleur, comme je fais avec mon dos?  Si j'accepte le nouveau truc et que je laisse les connections se rétablir et la partie du réseau se rebalancer?  Si j'utilise mes facultés d'adulte pour intégrer la leçon, plutôt que celles d'enfant ou d'ado que j'avais la première fois?  Le seul obstacle, c'est peut-être mon aversion à la douleur?  Ma peur, ma résistance à la nouveauté?

Si je la sens bien cette douleur la, si je l'accepte, est-ce qu'elle s'efface toute seule?

Est-ce que je me retrouve mieux outillé face aux situations qui se présentent?

Est-ce que j'arrête de me retrouver tout le temps face à des situations qui me blessent?

Est-ce que ma vie deviens plus facile et agréable?  Est-ce que c'est comme un antidote à la peur?

Ça aussi ça vaut la peine d'y réfléchir, non?

Billy

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